Le Larousse définit le protectionnisme comme un système consistant à protéger l’économie d’un pays contre la concurrence étrangère au moyen de mesures tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (quotas, contingents, normes, subventions à l’exportation).
Le protectionnisme devrait donc permettre à un pays, une économie ou un espace économique de protéger ses industries et acteurs de l’économie locale. Dans le cas du Bénin, le protectionnisme pourrait être un outil pour favoriser les producteurs locaux comme les éleveurs de volaille ou bien d’autres.
- les Barrières douanières sous forme de droits de douane payés au cordon douanier chaque fois que nous importons des marchandises comme du vin tout simplement;
- les Barrières non douanières sous forme de réglementation liée à l’importation, les normes comme celles sur la mise en consommation de produits sur le territoire national du Bénin
Au Bénin, tous les secteurs d’activités ont besoin d’être protégés. Par exemple, le secteur primaire, entendez les activités liées à l’exploitation de ressources naturelles, représentait 23,5% du PIB en 2014. Les “outputs” de ce secteur sont par exemple le coton, les produits maraîchers (tomate, poivron, salade, oignon…) la noix de cajou, l’ananas et bien d’autres. Cependant il est surprenant de constater que le Bénin importe de manière significative des “outputs” du secteur primaire.
En 2016 le Bénin a importé de la tomate fraîche ou réfrigéré pour 10,648 millions de FCFA en provenance de la France, du Burkina Faso, du Nigéria; des oignons et échalotes frais/réfrigérés pour 110,665 Millions FCFA du Niger, de la Belgique, des Pays-Bas et du Nigéria.
Ces chiffres parmi tant d’autres montrent assez clairement que nos producteurs locaux n’arrivent pas à satisfaire la demande, mais aussi que nous manquons cruellement de politiques efficaces de protection de la production locale.
Une certaine frustration émerge lorsqu’on sait que dans le même temps seulement 33% des terres arables sont exploitées au Bénin en 2014, selon la banque mondiale. Le savoir-faire existe mais semble très peu vulgarisé. Quand nous avons la terre et le savoir-faire pourquoi continuons-nous à importer autant ?
En 2015, plus de 35% des importations concernent les produits agricoles. Les règles du commerce international se basent sur les compétences d’une économie, entendez par compétence la capacité du grand nombre à produire un service utile et donc à valeur ajoutée cessible à d’autres personnes de territoires économiques différents. La balance commerciale du Bénin est déficitaire depuis les indépendances et culmine à -11,57% du PIB en 2015.
L’autonomie alimentaire devrait être une priorité et ce faisant favoriser l’économie locale et limiter les importations
Le PAG (Programme d’Action du Gouvernement) prévoit la création de sept pôles de développement agricole (PDA) avec des réformes importantes dans le secteur agricole. En attendant de voir la réalisation de ces actions qui vont tendre à améliorer la production nationale, il serait bien de mettre en place des actions de barrières non tarifaires pour protéger nos producteurs nationaux et surtout pour sensibiliser à la consommation locale. Chaque espace économique essaie de se protéger des autres tout en favorisant la libre circulation des biens en son sein, c’est le cas de l’UEMOA.
Définir des critères de qualités pointus pour les biens mis en consommation au Bénin
Le PAG (Programme d’Action du Gouvernement) prévoit la création de sept pôles de développement agricole (PDA) avec des réformes importantes dans le secteur agricole. En attendant de voir la réalisation de ces actions qui vont tendre à améliorer la production nationale, il serait bien de mettre en place des actions de barrières non tarifaires pour protéger nos producteurs nationaux et surtout pour sensibiliser à la consommation locale. Chaque espace économique essaie de se protéger des autres tout en favorisant la libre circulation des biens en son sein, c’est le cas de l’UEMOA.
Intéresser fiscalement la production locale
en exonérant par exemple de TVA les produits de première nécessité et/ou de grande consommation ou en fixant un taux de TVA plus faible sur la production locale, assortie d’outils de contrôle adéquat.
Créer une dynamique pour l’innovation dans des domaines aussi simple que la boulangerie et accompagner ces innovations par des subventions
En effet nous avons tous été témoins de la récente crise dans le secteur de la boulangerie qui n’était plus approvisionné en blé pendant plusieurs semaines. Nos boulangeries n’ont pas su saisir cette pénurie comme étant une opportunité pour proposer un pain de bonne qualité à base de produits fabriqués au Bénin (pain de maïs par exemple). Nos habitudes de consommations ne pouvant être changées, il nous appartient d’adapter notre économie pour répondre aux besoins du marché. En l’espèce, créer une dynamique (salon, prix national…) pour faire apparaître les variétés de pain fabriqué avec autre chose que le blé ou très peu de blé, vu que nous n’en produisons pas au Bénin. Le pain n’est qu’un exemple, on pourrait s’intéresser à d’autres domaines comme agroalimentaire ou après la récente crise sur l’importation de produits avariés congelés (volaille) au Bénin, on a vu apparaître d’ingénieuses idées à encourager : de la volaille locale, travaillée et présentée sous plusieurs formes (escalope, cuisse…).
Chaque fois que vous payez un produit importé, sachez que vous payez le salaire, les impôts, les infrastructures des citoyen du pays producteur au lieu de payer ceux de votre propre pays
Tout le monde s’est posé la question au moins une fois : que fait le Bénin pour moi citoyen, vous pouvez faire quelque chose pour le Bénin : consommer local. Et si nous tenons à démentir ceux qui pensent que le Bénin n’a pas de compétences, eh bien produisons plus pour le reste du monde.