Selon Transparency International, «la corruption consiste en l’abus d’un pouvoir reçu en délégation à des fins privées». Cette définition permet d’isoler trois éléments constitutifs de la corruption:
- l’abus de pouvoir;
- à des fins privées (soit la personne abusant du pouvoir, soit sa famille proche ou bien ses amis);
- un pouvoir que l’on a reçu en délégation (qui peut donc émaner du secteur privé comme du secteur public).
On peut distinguer la corruption active de la corruption passive; la corruption active consiste à proposer de l’argent ou un service à une personne qui détient un pouvoir en échange d’un avantage indu; la corruption passive consiste à accepter cet argent.
Un exemple classique est celui d’un homme politique qui reçoit de l’argent à titre personnel ou pour son parti de la part d’une entreprise de travaux publics et en retour lui attribue un marché public. L’homme politique pourrait être accusé de corruption passive : il a reçu de l’argent, alors que l’entreprise peut, elle, être accusée de corruption active. En revanche, si cet homme politique dirige une association ou une fondation d’entreprise, le versement d’argent sera considéré soit comme de la « corruption indirecte », soit comme une « participation complémentaire » par les autres acteurs.
Causes générales de la corruption : mauvaise gouvernance, impunité, faiblesse des institutions, faiblesse des salaires, facteurs culturels
- Mauvaise gouvernance : cadre législatif flou, système judiciaire inadéquat, manque de transparence et de responsabilisation, manque de liberté de la presse ;
- Absence de toute politique anti-corruption préventive et de prise de conscience de l’importance des questions comme l’éthique professionnelle, les conflits d’intérêts (pour éviter par exemple que les personnes entrent dans les conseils municipaux pour y défendre leurs propres intérêts fonciers, entrepreneuriaux ou autres ; manque de réflexe de se « désengager » de certaines décisions), le refus des cadeaux et autres avantages qui finissent par créer des relations troubles ou mal perçues par les tiers (y compris les cadeaux de fin d’année) ;
- Institutions faibles : fonctionnaires à forte autorité ayant peu de comptes à rendre, responsables officiels attirés par des rémunérations coupables et ayant des salaires faibles, facteurs culturels ayant trait au mode de contrôle dans l’administration ou à la croyance au « droit aux bénéfices » des responsables administratifs.
- Faibles salaires : l’administration publique de nombreux États prévoit des salaires relativement faibles pour certains de leurs agents; typiquement les médecins, les policiers, les douaniers, par exemple, sont les victimes faciles de systèmes où la culture admet qu’il n’est pas besoin de les payer correctement étant donné qu’ils peuvent tirer un avantage occulte de leurs fonctions.
- Culture administrative et corporatiste peu propice générant des craintes et qui dissuade toute dénonciation (ou simple remise en cause d’un système affecté) par les éléments intègres ou simplement désireux d’appliquer les règles existantes ; esprit de revanche du groupe et des supérieurs imposant des sanctions déguisées au lieu de valoriser l’intégrité (d’où la nécessité de véritables mesures et politiques de protection de la vie professionnelle des « lanceurs d’alerte » et éventuellement de leurs proches).
- Aspects culturels : le développement de la corruption est quelquefois attribué partiellement à des perversions de valeurs culturelles, lorsque par exemple la notion de respect ou de soumission à l’autorité est détournée de ses objectifs.
L’économiste Robert Klitgaard a posé l’équation schématique suivante en ce qui concerne la corruption : Corruption = Monopole + Pouvoir – Transparence
On distingue la grande et la petite corruption. La grande corruption est une corruption à haut niveau où les décideurs politiques créant et appliquant les lois utilisent leur position officielle pour promouvoir leur bien-être, leur statut ou leur pouvoir personnel ; la petite corruption est la corruption bureaucratique dans l’administration publique.
La Banque mondiale retient les formes suivantes de corruption :
- Les « dessous de table » : ce sont des versements à des responsables officiels afin qu’ils agissent plus vite, de façon plus souple et plus favorable.
- La « fraude » : c’est la falsification de données, de factures, la collusion etc.
- « L’extorsion » : c’est l’argent obtenu par la coercition ou la force.
- Le « favoritisme » (« Népotisme », « Collusion ») : c’est le fait de favoriser des proches.
- Le « Détournement de fonds » : c’est le vol de ressources publiques par des fonctionnaires.
Le financement des partis : Trouvant que le financement public est insuffisant pour emporter les élections, certains partis politiques s’efforcent d’obtenir une contribution financière des entreprises, tout particulièrement celles dont l’activité économique dépend de l’obtention de commandes, d’autorisations ou de subventions des instances publiques. C’est aussi de la corruption.
Termes désignant la corruption au Benin et dans d’autres pays francophones: Pot-de-vin, dessous-de-table, caillou sur la feuille, enveloppe, graisser la patte, commission, pourboire.
L’ONG Transparency International publie son indice de perception de la corruption (IPC) annuellement. Basé sur différents sondages et enquêtes réalisés par des organismes indépendants, le rapport relève que les trois quarts des 180+ pays étudiés sont perçus comme gravement corrompus.
Généralement, les dix pays les moins corrompus sont : Danemark, Nouvelle-Zélande, Singapour, Suède, Canada, Pays-Bas, Australie, Suisse, Norvège. Les pays les plus corrompus sont souvent: Somalie, Corée du Nord, Birmanie, Afghanistan, Irak, Ouzbékistan, Turkménistan, Soudan, Tchad, Burundi, Guinée.
Le Benin oscille autour de la 80e place c’est à dire en milieu de peloton.
American Audit | Benin du Futur.
Dallys Tom Medali est Expert-comptable à New York (CPA), mais aussi expert dans la prévention et la détection de fraude (CFE) et expert dans la lutte contre le blanchiment d’argent (CAMS). Il a étudié et travaillé au Benin avant d’aller aux Etats Unis où après des études additionnelles, il a travaillé dans les plus grands cabinets internationaux d’audit et de consulting à New York et à travers les Etats-Unis. C’est bien d’aider les grandes banques et autres clients à régler leurs problèmes, mais c’est encore mieux de contribuer à l’éveil de son pays.