Financement et Organisation de l’Education au Benin (2013)

Depuis son accession à l’indépendance en 1960, le Bénin a fait du secteur de l’Education une priorité nationale. Mais le cadre institutionnel de l’Education a varié au gré des changements politiques. Le Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education (PDDSE) couvrant la période 2006-2015 a achevé sa 2ème phase en 2011. Avant d’initier la 3ème phase 2012-2015, une évaluation à mi-parcours initiée par les autorités a constaté, une formidable augmentation des taux de scolarisation qui malheureusement ne s’est pas accompagné d’une amélioration de la qualité de l’éducation.
En conséquence, l’Etat s’est engagé à œuvrer à l’avènement d’une éducation de base de qualité pour tous, sans exclusion ni discrimination aucune, se donnant comme échéance l’année 2015, pour atteindre les six objectifs de l’Education Pour Tous (EPT).
Financement de l’éducation au Bénin
L’éducation est une priorité pour le gouvernement du Bénin ce qui justifie les efforts consentis pour apporter au titre de l’année 2012 ; 25,8% de son budget pour ce secteur.
Le document de référence en matière d’éducation au Bénin : Le Plan décennal de Développement du Secteur de l’Education coûte globalement 643 milliards de francs CFA. Après toutes les simulations possibles un gap de 59 milliards de francs CFA reste à mobiliser soit 9,13%.En dehors du budget national, une contribution extérieure de 17 milliards est annoncée et le Partenariat Mondial pour l’Education vient d’accorder un montant de 21 milliards au Bénin soit 34% du gap.
 
Pourcentage du budget de l’éducation par rapport au budget national
Budget 2007: 18,6%
Budget 2008: 25,5%
Budget 2009: 17,2%
Budget 2010: 15,6%
Budget 2011: 23,3%
Budget 2012: 25,8%
Budget Cible 2015: 23,6%
La cible de 2015 a été déjà dépassée en 2012, mais notons que 53% de ce budget est consacrée au paiement des salaires des agents du secteur de l’éducation ; un pourcentage qui est supérieur à la moyenne de la région Afrique.
References : 
Cadre commun d’appréciation des performances (AFC et ABC) – 2012. 
Revue document de la revue du secteur de l’éducation édition 2013.
 
Organisation institutionnelle de l’éducation
L’administration du système éducatif béninois a varié au rythme des changements politiques du pays. Jusqu’à l’avènement de la Réforme de 1975, un seul ministère, le Ministère de l’Education Nationale, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports s’occupait du secteur. De 1975 à la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation (février 1990), quatre ministères se sont partagés la tutelle du système qui a mis en place un modèle de développement socialiste. Avec les contestations à la fois politiques et institutionnelles de 1990, le Bénin est revenu à un Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, la culture et l’alphabétisation étant logées dans un autre ministère. Depuis 2001, l’Education est placée sous la tutelle de quatre ministères qui aujourd’hui sont :
  • le Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP) chargé des écoles maternelles et primaires ;
  • le Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes (MESFTPRIJ) prenant en compte les collèges et les lycées d’enseignement général ainsi que les collèges et lycées techniques et professionnels, les centres de formation professionnelle et les centres des métiers ;
  • le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS)dont relèvent les universités et tous les établissements d’enseignement supérieur (les Instituts Universitaires de Technologie et les établissements de formation au BTS et autres formations professionnelles) ;
  • le Ministère de la Culture, de l’Artisanat, de l’Alphabétisation et du Tourisme (MCAAT) qui a notamment la charge de définir et de gérer la politique d’alphabétisation et de l’éducation des adultes à travers des centres d’alphabétisation.
En dehors de ces ministères, d’autres départements ministériels assurent la tutelle administrative de quelques centres de formation spécifiques à leur vocation :
  • le Ministère du Travail et de la Fonction Publique gère le Centre de Perfectionnement des Personnels des Entreprises (CPPE) ;
  • le Ministère de l’Economie et des Finances gère l’Ecole de Formation des Cadres du Trésor (EFCT), l’Ecole de Formation des Cadres de l’Administration Centrale des Finances et l’Ecole de Formation des Cadres des Impôts ;
  • le Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau a sous sa tutelle, le Centre de Formation du Personnel de la Société Béninoise d’Energie Electrique.
Les opérateurs privés sont de plus en plus nombreux dans le secteur, grâce à la libéralisation commencée depuis la fin du régime marxiste (1989) et résolument poursuivie par l’Etat béninois. Toutefois, des dispositions réglementaires doivent être prises et respectées par les deux partenaires que sont l’Etat et les opérateurs privés pour contrôler le développement de ce type d’enseignement.
Il faut noter que la prise en charge du secteur par quatre ministères pose un vrai problème de coordination et d’efficience, relevé non seulement par l’évaluation à mi-parcours du PDDSE et l’audit institutionnel, mais par un grand nombre d’acteurs et de partenaires du système éducatif.
 
Ida Gisele L. Tokpo et Dallys Tom Medali
Benin du Futur, Think Tank

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